XP mountain: bilan après 3 mois d'utilisation

Publié le par Olilene

Ayant quelques soucis d'arthrose aux niveaux des articulations, l'an dernier j'ai fait quelques examens médicaux pour en savoir plus.
Bilan: chondropathie de Grade III sous la rotule du genou. Le cartilage ne se renouvelant pas , il faut éviter de l'user plus.
Remède: arrêter les sports tels que course à pied (bon j'en fais pas donc c'est pas grave) et surtout éviter de porter du poids que ce soit à pied ou à ski (là c'est plus gênant...)

C'est donc en pensant à l'avenir de mes petits genoux et à l'occasion du passage à la trentaine que mes proches m'ont offert les
XP mountain.

J'ai donc la chance de les utiliser depuis le début de la saison, qui a commencé un peu tard pour moi (vers Noël) en raison d'une entorse à  la cheville suite à un beau vol en
Jordanie en novembre.

Après un peu plus de 60 000m de déniv et quelques pentes raides (jusqu'à 5.3) dans des neiges diverses et variées ( de la poudre à la transfo moquette en passant par la croûte et la pourrie) je pense pouvoir faire un premier bilan de l'utilisation de ces chaussures.

Points forts:

 - le poids:

820 g la chaussure avec semelle vibram, bandeau pare-pierre, guêtre d'étanchéité, boucle de coup de pied renforcée et chausson thermo spécifique. => fonctionnalités équivalentes à un modèle "classique".


Si on veut gagner encore du poids on se reportera sur le modèle XP 500 où tout est optimisé pour gagner le moindre gramme.
Flagrant surtout lors des premières sorties, où on a l'impression de courir à la montée. Avec plus d'habitude on ne s'en rend plus compte, mais pour rien au monde je ne reprendrai des boulets aux pieds.


- Le confort en montée
:

De vraies pantoufles, aucune résistance sur le tibia, c'est comme si on avait juste des sabots rigides aux pieds. Donc un déroulé de pied fabuleux qui permet d'avaler les raidillons sans broncher.
En cramponnage, on a l'impression d'être en grosses et la semelle vibram est performante en mixte. Il faut cependant veiller à bien serrer la boucle de coup de pied pour éviter que le talon ne se soulève quand on fait des pointes avant.
Pas de problèmes pour l'utilisation de crampons automatiques ou semi automatique: le levier de talon vient buter contre l'éperon arrière, mais le point mort étant passé, pas de déchaussage intempestif.

Pour les approches à pied c'est un vrai régal.


- Le passage montée/descente en un seul mouvement
:

Vraiment agréable surtout quand les conditions sont rudes et qu'il ne faut pas traîner pour faire les manips (tempête, gros vent). Avant pour serrer les 4 crochets de mes Garmond Megaride il me fallait quelques minutes, là c'est prêt en quelques secondes, directement au bon serrage.
De plus, il peut arriver d'être obligé de remettre les crampons dans certaines descentes raides pour passer des ressauts à pied: un petit coup sur le levier et on se retrouve en grosses pour le passage délicat.
De même lorsqu'il faut chausser déchausser plusieurs fois de suite, en un seul geste on a le serrage et la position adéquate: bref c'est vraiment pratique.
Le seul hic, c'est qu'on a qu'un seul réglage, à moins de desserer ou resserer le scratch du tibia.


- La rigidité en descente:

Bluffant quand on pèse la chaussure et surtout quand on voit l'épaisseur des parois des colliers carbone (<1mm), et qu'on sait que tout tient par un velcro. On se demande comment elles peuvent être aussi rigides!
Pas de jeu avant-arrière, appui avant ferme (collier Nylon) et surtout  de vraies barre à mines sur l'appui arrière (collier carbone). Il faut un peu s'adapater au début et éviter de trop appuyer en sortie de virage sous peine de se retrouver les 4 fers en l'air. En neige croutée ou difficile où il faut skier "à cul" le confort n'est pas le meilleur (gros cisaillement du mollet) et la réactivité des chaussures rend le ski encore plus difficile et physique.
Sinon, une précision de conduite comme je n'en ai jamais eu avec des chaussures de rando (Nordica TR9, Dynafit TLT4 et Garmont Megaride) à condition d'avoir le pied bien serré au niveau de la boucle de coup de pied (pour éviter le décollement du talon et le phénomène de flottement du pied dans la chaussure. Ceci peut être compensé par l'emploi de semelles d'épaisseurs variables en fonction du tassement du chausson.


Points faibles (sur ma paire en particulier)

- L'étanchéité si on n'a pas de guêtres
Problème résolu à 100% en bricolant des guetres quechua, ou en utilisant la guêtre Néoprène spécifique (40g de plus à chaque pied): c'est vraiment efficace mais bien sur il ne faut pas s'amuser à traverser un ruisseau avec...

- Les bords tranchants du carbone

 qui peuvent détériorer rapidement le chausson si on ne prend pas la précaution d'atténuer le profil des arêtes vives avec du scotch de bricolage par exemple ou par l'emploi de durites d'air comprimé Ø 3 mm fendues en 2.



- La boucle de serrage du coup de pied:

La boucle d'origine type roller, est très légère mais peu pratique est difficile à serrer fort sans détériorer la crémaillère.
Pour les pieds fins comme moi qui ont besoin de beaucoup serrer à la descente, c'est gênant.
Problème résolu en changeant la boucle pour une du type scarpa F1. A priori ce type de boucle sera dispo de série sur les XP mountain sur les modèles 2010.


- Usure prématurée de la cordelette Kevlar:

Une bavure sur l'écrou de l'axe de rotation du levier a détérioré rapidement la gaine de la cordelette de serrage lors du passage montée-descente.
Problème résolu en gainant la  cordelette de scotch à l'endroit endommagé et en ébavurant l'écrou incriminé. RAS depuis sans changer la cordelette.

- Les vis de l'éperon arrière:

Proéminentes et qui ont complètement rongé les chaussons sur le talon, tant et si bien que je sentais la vis à travers le peu d'apaisseur qu'il restait du chausson. Sensation un peu gênante au début qui s'est ensuite transformée en douleur quasi insupportable.
Problème résolu en moulant de la pate epoxy par dessus la tête de vis pour faire un emplatre bien lisse. RAS depuis, j'ai retrouvé le confort original (mais j'ai du racheter une paire de chaussons neufs)

-
Tassement rapide des chaussons et perte de précision à la descente (pieds qui flottent):

résolu par l'emploi de semelles entre le chausson et la coque, mais ce tassement s'oberve sur les chaussures de toutes marques

- Jeu dans le rivet de fixation de la coque de coup de pied:remplacé par un système vis-ecrou classique que l 'on peut resserrer facilement avec les outils appropriés (clé 6 pan + clé plate).



 

- Jeu dans l'éperon arrière:

Eperon remplacé avant que ca ne prenne trop de jeu et que ça casse: peu envisageable en pente raide et expo.

- Le prix: mais c'est un cadeau, donc on en parle pas. Ca a du bon la trentaine!

Conclusion

Pour une pratique telle que la mienne: rando classique, pente raides, quelques bambées, le modèle Moutain est vraiment l'idéal mais à conditions d'utiliser des guêtres et des boucles de serrage fiables et pratiques.
J'ai une totale confiance dans ces chaussures pour faire du raide expo.
Mes douleurs au genou ont quasiment disparues même après de grosses journées avec beaucoup de cramponnage : ca devrait être remboursé par la sécu!

L'emploi de skis + lourds est largement envisageable et ouvre donc de nouvelles possibilités de combinaison skis larges et lourds+ chaussures légères pour un poids inférieur ou égal à un ensemble ski étroit et léger + chaussures classiques. 

L'inconvénient (ou pas si on aime bien bricoler de la belle mécanique) c'est qu'il faut souvent " faire le tour" de la chaussure pour resserrer quelques vis , rajouter un peu de scotch,  si on veut qu'elles durent dans le temps, mais à ce prix là ca vaut le coup de prendre 5 minutes pour regarder si tout va bien.
Pierre est au courant de tous ces petits bobos et gagne donc en expérience sur le vieillissement des chaussures. Il est fort à parier que les modèles futurs seront encore plus aboutis et fiables.

Enfin le SAV assuré par Pierre est sans reproches, toujours dispo pour trouver une solution et panser les plaies si besoin.

XP moutain + guêtres en montée

Publié dans Matos

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> Très bien ton compte rendu sur les Xp. Peux-tu me dire ou tu as trouvé la durite pour protéger les champs du carbone ?<br /> <br /> <br />
Répondre
E
J'avais pas fait gaffe que c'était le poids de la chaussure modifiée, merci!
Répondre
E
Merci Pour cette analyse et le partage des "bidouilles". Avec ces ajustements personnalisés, tu arrives à quel poids (tout -dont guêtre - compris)?
Répondre
O
<br /> C'est écrit dans le point fort N°1 ! 820g la chaussure, avec chausson, guêtre, boucles de serrage en acier (50g la boucle<br /> + crémaillère) et bidouilles. Les boucles probablement proposées par Pierre la saison prochaine, sont plus légères, et on doit pouvoir passer sous la barre des 800g la chaussure en 25.5. (40-41)<br /> <br /> <br />
Y
Je rejoins ton analyse. Mes XP 500 ont allégrement passé les 100000 m sans souci majeur. Pour rien au monde je ne ferai marche arrière. Montée, descente, skis aux pieds, skis sur le sac, c’est que du bonheur.<br /> Comme le dit un collègue, on n’a même plus le plaisir de les ôter en fin de sortie pour enfiler une paire de sandales.
Répondre